Les bonnes ingérences, et les mauvaises

- Mais au fond quelle différence y a-t-il entre le bon et le mauvais milliardaire ?

- Ah Ah Ah ! Je l'attendais celle-là ! Non mais, le mauvais milliardaire, bon, bah, c'est le gars qui a un média, y voit un truc qui bouge, y fait une ingérence…

- Et le bon milliardaire ?

- Le bon milliardaire ? C'est un gars, il a un média, ou même plusieurs, y voit un truc qui bouge, y fait une ingérence… mais… C'est pas la même chose ! Y'a le bon milliardaire , et y'a le mauvais milliardaire… Y'a  le milliardaire, et y'a l'oligarque. 

- Bon, de toutes façons, c'est des questions à la con ça…

D'ailleurs c'est pareil avec les hommes politiques : y'a ceux qui font des bonnes ingérences, et ceux qui font des mauvaises ingérences. C'est pas pareil.

Mais comme y'a toujours des gens qui posent des questions à la con, surtout par les temps qui courent, je vais quand même essayer de vous aider avec quelques exemple pratiques. 

Les mauvais milliardaires ? Ah, facile, y'en a que deux : Bolloré, et Elon Musk. Surtout Elon Musk : il ingère à tort et à travers, ce con-là ! Ah, il a pas inventé le fil à couper le beurre, ça se voit ! 

Et les bons milliardaires ? 

Alors y'a Pigasse : "Je veux mettre les médias que je contrôle dans ce combat, au service d’une conception ouverte du monde, progressiste." : voilà, ça c'est la bonne ingérence du bon milliardaire. 

Et puis il y a Georges Soros. Lui il ingère à plein tube depuis des dizaines d'années, avec des tas d'ONG sur toute la planète, des lobbies à l'Union Européenne, et j'en passe. Mais lui c'est les bonnes ingérences. C'est pour ça qu'il s'est fait décorer. 

Il y a aussi Bill Gates : un génie le mec, il a fait Windows dans son garage. Il ingère plein tube aussi, par exemple à l'OMS. Via des ONG qu'il finance avec des dons défiscalisés. Un génie, je vous dis. 

Y'avait aussi Mark Suckerbug, le patron de FaceDeBouc. Lui il ingérait en censurant tous les méchants. Mais il a l'air de virer comme une girouette ce con-là. 

Et côté politiques ? Alors là, c'est le festival. 

Obama qui soutient Macron en 2017 : bien ! bonne ingérence !

Victoria Nuland, secrétaire d'Etat américaine, qui va en Ukraine en 2014, soutenir les manifs pour virer le président élu : Oui, bonne ingérence ! Important, les pains au chocolat ! 

Raphaël Glucksmann, "consultant en révolution", qui va donner ses bons conseils en Géorgie et en Ukraine, avec sa femme qui est tantôt ministre en Géorgie, tantôt ministre en Ukraine, selon comment le vent souffle : bonne ingérence ! 

Et la députée Nathalie Loiseau (de l'ECFR, financée par Soros), qui va en Géorgie pour aider les Georgiens à bien voter pour l'Union Européenne : bonne ingérence !

Vous avez aussi Joe Biden qui contacte le président ukrainien pour l'obliger à virer un procureur ukrainien qui était en train d'enquêter sur Burisma, la boîte ukrainienne de son fils Hunter Biden. Et qui s'en vante. Amusant, hein ? C'est un peu bizarre, mais comme c'est Biden, c'est sûrement une bonne ingérence.

Vous avez encore Benjamin Haddad, député En Marche, qui réclamait que la Géorgie supprime sa loi sur la transparence des ingérences étrangères. Bah oui, si les ingérences doivent être publiques, où allons-nous ma brave dame ! Haddad, avant d'être ministre, il était financé par l'Atlantic Council (12.000 € par mois - sympa !) pour représenter les intérêts américains en Europe : bonne ingérence, ça !

Je pourrais aussi vous parler des programmes "Young Leaders" divers et variés (USA, Chine, Davos), d'où sortent la plupart de nos fringants ministres. Mais je sens que je commence à vous saouler, sans même vous avoir servi votre verre de gros rouge. Alors ne retenez qu'une chose : Young Leaders, ça c'est de la bonne ingérence. Plaquée or.

Voilà, j'espère que c'est plus clair pour vous. Et j'espère aussi que mon explication conviendra à Google (oui, ce blog est hébergé chez Google), sinon ils vont censurer mon blog direct.

Parce que Google, c'est des bons milliardaires, et chez eux ça rigole pas côté Liberté d'Expression.